lundi 5 septembre 2016

Un débat sur le pouvoir du dessin de presse

Sur le site du Monde.


Le Monde organise dans le cadre du « Monde Festival » un débat sur le dessin de presse avec Willis from Tunis, Firoozeh Mozaffari et Michel Kichka à l’Opéra Bastille (Amphithéâtre) le dimanche 18 septembre 2016 de 11h00 à 12h30. Une table ronde animée par Plantu. Réservations en ligne.

Pouvoir de dénoncer. Pouvoir d’analyser. Pouvoir d’interroger la réalité qui nous entoure. Contre-pouvoir, parfois. Souvent ! Dans certains régimes autoritaires, il ne fait pas bon dessiner… 
Les ciseaux de la censure sont là pour nous le rappeler. Et pourtant les caricaturistes, dans certains pays, font un vrai travail de résistance : ils contournent les interdits et les pressions. Et ça marche ! 
Le dessin de presse est cette lame à double tranchant capable, dans certains contextes difficiles, de révéler les tensions et les fractures non dites de nos sociétés, de déchaîner des passions disproportionnées, de susciter, bien malheureusement, les pires réactions… 
Depuis les fatwas lancées contre les caricaturistes danois en 2005, depuis les tueries de 2015, nous en savons quelque chose. 
Pourtant, comme Kichka aime à le rappeler, le dessin de presse, contrairement aux armes de destruction massive, est cette « arme de distraction massive » qui tantôt titille, tantôt torpille l’actualité par le trait pacifique du crayon. 
Par l’exagération graphique, le dessinateur réalise un travail de journaliste : il déforme la réalité pour dire la vérité. Baromètre de la liberté d’expression, exutoire de nos malaises, le pouvoir du dessin de presse n’est-il pas, avant tout, pacificateur ?

Intervenants :

Willis from Tunis (Nadia Khiari)


Enseignante en arts plastiques, peintre, dessinatrice, Nadia Khiari est l’auteur de plusieurs recueils de chroniques sur la révolution et publie ses dessins dans Siné Mensuel, Courrier International, Zelium.



C’est lors du dernier discours de Ben Ali, le 13 janvier 2011, qu’est né son personnage de Willis from Tunis. Le dictateur aujourd’hui déchu vient d’annoncer la fin de la censure en Tunisie. Ce qui n’est au départ qu’un moyen pour sa créatrice, Nadia Khiari, de partager sur Facebook son ressenti sur la révolution de jasmin devient vite phénomène : le nombre de personnes qui suivent assidûment les chroniques grinçantes du matou Willis explose, passant de 20 à plus de 41 000 aujourd’hui.

Son travail lui vaut de nombreuses distinctions : Prix Honoré Daumier lors de la deuxième rencontre de Cartooning for Peace à Caen (2012), Prix international de la satire politique à Forte dei Marmi (2014), Prix Agora Med du dialogue interculturel méditerranéen (2015). Elle a également reçu les insignes de Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège (2013).


Firoozeh Mozaffari

Artiste iranienne, Firoozeh Mozaffari a d’abord étudié le design graphique à Téhéran.



Elle a travaillé dans divers journaux tels que Shargh, Eternad, Farhikhtegan et sur le site Khabaroline. Elle a été plusieurs fois arbitre dans des compétitions internationales de dessins de presse en Iran mais aussi durant le 29e Festival de Dessin de Presse Aydin Dogan en Turquie. Elle a également reçu divers prix et récompenses pour ses dessins en Iran et en 2012, elle est l’une des 4 dessinateurs de presse récompensés par Kofi Annan.

Bien qu’elle soit un membre très actif du comité exécutif de la biennale internationale de dessins de presse qui a lieu chaque année à Téhéran, Firoozeh a boycotté cet événement pour protester contre les violences qui ont eu lieu à la suite des élections présidentielles en 2009.


Michel Kichka

Né en Belgique en 1954, Michel Kichka est l’un des représentants les plus connus de la caricature israélienne.



Il abandonne ses études d’architecture en Belgique pour s’installer en Israël, où il étudie le graphisme de 1974 à 1978. Depuis, il travaille comme illustrateur, bédéiste et cartooniste. Il collabore comme dessinateur éditorialiste à des chaînes de TV israéliennes (Channel 2, Channel 1, i24 news) et françaises (TV5 Monde) et dessine régulièrement pour Courrier International et pour Regards (Belgique). Il enseigne également aux Beaux-Arts de Jérusalem depuis 1982.

Ancien président de l’Association des Cartoonistes Israéliens et conseiller scientifique du Musée israélien de la BD et de la caricature (qui vient de lui consacrer une rétrospective), il a reçu en 2008 le prix israélien Dosh Cartoonist Award et été fait Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture français en 2011.

Il a publié Deuxième Génération – Ce que je n’ai pas dit à mon père (Dargaud), une BD sur ses relations avec son père, rescapé des camps.


AJOUTS

« Nadia Khiari, des caricatures contre les dictatures » dans Le Monde.
« Iran, Israël, Tunisie : rencontre avec trois caricaturistes étrangers » (vidéo).

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