dimanche 21 juillet 2013

Mikhail Zlatkovski

J'ai découvert le travail de Mikhail Zlatkovski avec ce dessin, qui exprime avec éloquence les dérives du nationalisme, alors que j'étais membre du jury du 25e Salon international de l'humour de Montréal en 1987.



Les autres membres du jury, Hans Georg Rauch, Jerry Robinson, Rinalto Traini (directeur de la revue Comic Art et président du Festival de dessin de Lucca en Italie) ainsi que Henri Barras (directeur artistique de la Place des Arts à Montréal), furent également impressionnés et il se mérita ultimement le Grand Prix du concours.

Quelques années plus tard, je fus invité, en ma qualité de rédacteur canadien du magazine Witty World, à assister au Festival international de dessin de Budapest. D'abord réticent, je changeai d'avis quand Joe Szabo, directeur du Witty World et organisateur du festival, m'informa que Zlatkovski serait présent. J'espérais qu'il pourrait au moins me payer une bière avec ce qui lui restait des 5000 $ qui accompagnait son Grand Prix à Montréal.

Poster by Sergey Mosienko


Lors de mon enregistrement à l'hôtel, on m'informa que je logeais dans la chambre 421. En tant que joueur de dés, je pris cela comme un bon présage. Je fus averti, par contre, que je devais partager ma chambre avec un autre rédacteur de Witty World. C'est alors qu'on m'annonça que mon colocataire serait nul autre que Zlatkovski.

Nous avons passé une semaine à parler jusqu'à tard dans la nuit de ​​la vie en Union soviétique, comment les purges, entreprises sous Staline, avaient détruit sa famille, des méandres bureaucratiques et comment les dessinateurs réussissaient à contourner la censure.



Il me fit cadeau de deux volumes, qu'il avait illustré, compilant l'oeuvre complète du chanteur russe Vladimir Vyssotski. Il prit également le temps de m'expliquer chaque dessin, me fournissant les clés pour déchiffrer les symboles que les dessinateurs utilisaient pour rejoindre leurs lecteurs sans éveiller la méfiance des censeurs.


Voici quelque uns de mes dessins préférés de Zlatkovski:














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire